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Lean management : tout un roman ! Le Gold Mine, un récit lean

Illustration pour lean management

 

Le Gold Mine

Sur les conseils de Marc Legru, Lean coach chez Operae Partners, j’ai lu le livre Le Gold Mine écrit par Freddy Ballé et Michael Ballé. Un roman – oui ! – sur le lean management. Un récit lean. Il semble être de bon ton aujourd’hui de critiquer le lean mais ce que j’entends de certaines pratiques, dérives ? du lean ne ressemble guère à ce qui est expliqué dans le livre Le Gold Mine.

Je ne reprends pas ici les principes du lean développés dans le livre mais m’autorise à une sélection de ce qui m’a le plus intéressé dans Le Gold Mine qui nous fait découvrir de façon très concrète le lean management, puisqu’il s’agit du récit d’une entreprise au bord du gouffre dont le responsable ne sait plus quoi faire pour redresser la situation et demande l’aide d’un retraité, grand praticien du lean, lui-même formé par des Japonais.

Ceux qui habiteraient sur une planète où le lean n’est jamais mentionné dans les conversations sur le monde du travail sont invités à lire mon billet SPOC Initiation au Lean Management.

Le lean est un voyage long et difficile

Adeptes du tout tout de suite s’abstenir. Même si la mise en place du lean permet des améliorations rapides, il ne s’inscrit pas dans le temps de l’instant, le temps court qui prédomine aujourd’hui mais dans une progression permanente, pas à pas appelée amélioration continue.

« Il y a de l’or entre les mains de ces gens »

Le regard posé sur le travail – dans le livre cité il s’agit du travail industriel – permet de retrouver le sens et la valeur produite par chaque geste, le plus « modeste » soit-il.

Elimination des sources de coûts

Les gains résultent de l’élimination des sources de coûts et non de la simple réduction des coûts, trop souvent appliquée à la hache et à la hâte.

Tout est une question de personne

« Ce n’est pas une question de carotte et de bâton, c’est une question d’appropriation. » « Il prend les gens au sérieux » déclare la jeune DRH de l’entreprise en parlant du praticien du lean qui vient aider l’entreprise pour la sortir de sa mauvaise passe. On est ici bien loin des critiques qui ont cours et vont jusqu’à associer lean et suicide. Le livre montre très bien le rôle clé des hommes dans la réussite de l’entreprise…et aussi ses difficultés !

Le lac et les rochers

Attention à ne pas laisser monter le niveau de l’eau (les stocks) car cela dissimule les rochers (inefficacités). Une jolie image japonaise utilisée en lean management pour nous rappeler que résoudre les problèmes demande de pouvoir les identifier correctement, puis de s’y attaquer avec une grande détermination. Les individus confrontés à n’importe quel problème ont tendance à s’arrêter à la première cause d’échec et à agir en conséquence, qu’elle soit ou non la cause racine.

Tiens au fait c’est peut-être ce que font ceux qui critiquent si aisément le lean non ? 😉

La globalité et la riche complexité du lean

« Les capacités peuvent être étendues à l’infini lorsque chacun commence à réfléchir. » Taiichi Ohno, le père du lean.

Je vous propose de terminer ce billet sur cette excellente nouvelle !

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Blog au repos…

Pas d’article cette semaine…mais à très bientôt pour de nouveaux billets sur le changement en entreprise  !

Les confidents de Michel Goulet, Palais-Royal
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Et si la révolution française n’avait pas eu lieu

Musée Carnavalet

L’uchronie est-elle utilisable en entreprise ?

Le 2 avril dernier la mairie de Paris organisait la nuit des débats. Plus de 100 débats organisés dans la ville, sur des thèmes variés et tous intéressants. J’avais choisi d’assister au débat « Et si la révolution française n’avait pas eu lieu » au musée Carnavalet, curieuse de découvrir ce que pouvait bien être l’histoire contrefactuelle (technique du « et si tel événement n’avait pas eu lieu, que se serait-il passé ? ») ou uchronie. Enthousiasmée par cet atelier d’histoire partagée, j’ai eu envie de vous faire part de mes réflexions issues de ce débat et de voir si des transpositions étaient possibles dans le monde de l’entreprise, plus particulièrement pour y faciliter le changement.

Exemples d’histoire contrefactuelle :
  • Et si Hitler avait gagné la seconde guerre mondiale ?
  • Et si l’année 1 n’était pas l’année de naissance du Christ mais l’année de la passion du Christ ? (l’année 33 devient l’année 1)

L’atelier d’histoire partagée

Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, auteurs de « Pour une histoire des possibles », avaient organisé le débat de la façon suivante : après une explication sur ce qu’est l’histoire contrefactuelle (technique utilisée également par les physiciens, par exemple) et ce qu’elle peut apporter (voir entretien avec ces deux historiens Imaginer d’autres fins possibles), le public était invité à réfléchir sur 4 cas successifs autour de la révolution française. Il s’agissait d’imaginer à la fois sérieusement mais de façon ludique ce qui aurait pu se passer si la fuite du roi avait réussi, la prise de Bastille passée inaperçue, etc. Etait également présente la professeur d’histoire Héloïse Bocher, auteur de « Démolir la Bastille ». Le public étant composé de non spécialistes, les historiens avaient eu la prudence de nous rappeler les grandes dates de la révolution française.

Les historiens qui organisaient un tel atelier pour la deuxième fois nous ont fait part à la fin du débat de leur satisfaction quant à la richesse des réponses apportées par le public. Pour ma part, les historiens m’ont paru être excellents dans leur rôle d’animateurs d’un tel atelier. L’interactivité entre public et animateurs était de grande qualité.

La nuit des débats

Libérer de l’intelligence

Sans être experts, les participants ont pu participer à la construction de raisonnements. Les réponses ne nécessitaient pas de se positionner « pour » ou « contre », comme dans un débat traditionnel. Les questions posées nécessitaient un minimum de connaissances mais surtout de faire appel à son imagination, ses croyances et son courage.

Courage

Pour répondre à la question « Selon vous, que se serait-il passé si le roi était revenu à la tête d’une armée ? » il faut avoir le courage de dire en public quelque chose qui n’a pas d’existence, qui ne peut pas avoir déjà été approuvé par une autorité établie. Il faut « se lancer ». Il ne s’agit pas de répéter en public ses connaissances ou de proclamer haut et fort ses opinions mais de faire un saut dans l’inconnu.

Le courage était aussi du côté des animateurs, historiens et professeurs, qui n’étaient pas là pour briller de l’exposé de leurs expertises face à un public non spécialiste mais qui acceptaient de prendre le risque de faire un flop face à un public inconnu qui aurait refusé de participer ou de « jouer le jeu ».

Imagination

Cette technique nous fait « sortir », construire des idées auxquelles nous n’avions jamais pensé ! Et ce sur un mode ludique. Idéal pour casser les déterminismes et les paresses de l’esprit.

Lors du premier cas « Et si le roi était revenu avec une armée », les premières minutes de réflexion ne sont pas « évidentes ». J’ai observé que les premiers à prendre la parole ne répondaient pas à la question mais posaient des questions aux historiens puis, petit à petit, le public a pu véritablement répondre à cette question a priori si déconcertante. Certains imaginant ce qui se passait tout de suite après le retour du roi, d’autres s’exclamaient « Il n’y aurait pas eu Napoléon ! » d’autres encore imaginaient l’impact sur les discours politiques français actuels…

Croyances

Les réponses apportées font appel aux connaissances et aussi à nos propres croyances. Au lieu d’être présentées, voire pensées comme des vérités nos croyances sont alors exprimées pour ce qu’elles sont puisque ce que nous disons n’a pas de réalité historique. C’est un bon exercice de lucidité, d’humilité et de connaissance de soi !

L’absence de consensus n’est pas un échec, au contraire 

Dans cet exercice d’histoire contrefactuelle, l’absence de consensus n’appauvrit en rien le résultat. Au contraire, la diversité des réponses permet de mieux voir le champ des possibles. Tout le monde ne se rue pas sur une solution, en général celle qui paraît la plus réaliste, économique, facile à mettre en oeuvre. Toutes les possibilités ont droit de parole. La réussite de l’exercice ne tient pas à l’accord obtenu sur LA solution mais bien à la richesse des possibles obtenus qui peuvent chacun être conservé, « validé ».

Les participants expriment des idées, des opinions différentes mais ne s’opposent pas entre eux. Je crois que le fait que chacun ait conscience d’exprimer quelque chose qui n’a pas eu lieu permet cette absence d’opposition stérile.

Quelles transpositions pour l’entreprise ?

J’imagine des transpositions possibles lors de séminaires d’entreprise, de formations ou de groupes de travail pour faciliter :
– le changement d’opinion, ce que l’entreprise pense d’elle-même
– le besoin de « faire bouger les lignes »
– la créativité.

« Et si le smartphone avait fait un flop auprès des consommateurs ? »

« Et si la fusion avec X n’avait pas eu lieu il y a 3 ans ? »

 » Et si l’ERP lambda n’avait pas été mis en place en 2012 ? »

Alors, que cela vous inspire t-il ? A vous !

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Pour changer, un dauphin d’avril !


 

Pour les timides : n’hésitez pas à chatouiller le dauphin avec votre souris (électronique !)…

Ce nuage de mots a été créé à partir des titres et sous-titres des billets du blog du mois de mars.