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Petit conte sur le télétravail

Il était une fois dans un royaume entrepreneurial pas si lointain un noble dirigeant nommé Arthur. À ses côtés siégeait sa fidèle conseillère Morgane, gardienne des ressources humaines…

Un jour, alors que les premiers rayons du soleil caressaient les tours de verre de leur château moderne, Morgane vint trouver Arthur. « Nos collaborateurs parlent d’une magie nouvelle, celle du télétravail. La très grande majorité la considère comme un don précieux, lui offrant liberté et autonomie, la protégeant des regards trop pesants de quelques superviseurs. D’autres évoquent avec nostalgie les rituels de la machine à café, ces moments de partage qui tissaient les liens entre collègues. »

Morgane poursuivit son propos, décrivant comment certains salariés se heurtaient aux murs trop étroits de leurs modestes demeures où les échos de leurs réunions virtuelles se mêlaient à ceux de leurs conjoints. Elle parla de ceux qui ne trouvaient plus le chemin du repos, leur esprit constamment hanté par les tâches à accomplir, ne sachant plus où mettre la frontière entre professionnel et personnel.

Arthur hocha la tête, pensif. « Cette magie, avec ses bons et ses mauvais côtés » dit-il, « a aussi apporté prospérité à notre royaume. Nos coffres se sont allégés de lourdes charges immobilières et moins de carrosses sillonnent nos routes. Les guérisseurs observent moins d’arrêts maladie de courte durée. Pourtant, » ajouta-t-il en fronçant les sourcils, « certains de nos capitaines craignent de perdre leur boussole, redoutant que l’esprit collectif et l’étincelle créative ne s’éteignent. »

Alors qu’Arthur et Morgane pesaient le pour et le contre du télétravail, un doux bruissement d’ailes se fit entendre. Dans un halo de lumière bleutée apparut la fée Néï, connue dans tous les royaumes pour sa sagesse en matière de transformation.

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« Mes chers amis, » dit-elle de sa voix cristalline, « la réponse que vous cherchez réside dans l’équilibre. Comme le jour et la nuit, le présentiel et le distanciel doivent danser ensemble dans une belle harmonie, tout au long de la semaine de travail. »

La fée agita sa baguette, faisant apparaître des images de formations et d’ateliers. « Apprenons à vos capitaines l’art de guider leurs équipes à travers les brumes du virtuel. Enseignons à vos gens comment tirer le meilleur parti de leurs journées, qu’ils soient au château ou dans leurs demeures. »

Arthur et Morgane écoutèrent attentivement les conseils de la fée Néï et leur royaume en fut transformé. Le télétravail cessa d’être une source de discorde pour devenir aussi naturel que le lever du soleil. Managers et collaborateurs apprirent à naviguer entre deux mondes, créant une nouvelle forme de prospérité et de bien-être.

Epilogue

La fée Néï continua de veiller sur ce royaume et sur bien d’autres, guidant ceux qui cherchaient à s’adapter aux mystères des temps modernes. Car dans chaque défi réside une opportunité de grandir, et dans chaque changement, une chance de créer un nouvel équilibre.

PS : la France compte 33% de télétravailleurs réguliers ou occasionnels (Source : Eurostat)

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Conte d’une transformation numérique

Un petit conte sur la conduite du changement…

Il était une fois un royaume où les cheveux grisonnants étaient une couronne et où le bien-être des aînés était roi. Il y régnait un directeur général, Aurélien, soucieux de faire briller son empire de centres de soins pour seniors. Il rêvait d’un royaume où la technologie numérique serait une baguette magique, facilitant la vie de ses sujets et améliorant les soins prodigués.

Mais hélas, ses sujets, les responsables des centres de soins, étaient des êtres attachés à leurs vieilles habitudes. Ils préféraient les échanges chaleureux et les carnets de notes aux écrans et aux clics. « Nous n’avons pas le temps pour ces nouvelles technologies », expliquaient-ils, « nous passons notre temps à devoir rassurer les familles, gérer les arrivées de nouveaux résidents et nous croulons sous l‘administratif. »

Aurélien, dépité, fit alors appel à une fée bienveillante, la célèbre Néï, experte en conduite du changement. Avec sa baguette magique, elle ne transformait pas les citrouilles en carrosses, mais les résistances en envies d’apprendre….

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La fée Néï commença par écouter attentivement les préoccupations des responsables des centres de soins. Elle organisa des réunions où chacun pouvait exprimer ses craintes, ses défis ainsi que la raison d’être de son métier.

Néï introduisit des outils digitaux simples et intuitifs, qui pouvaient être facilement intégrés dans les routines quotidiennes des responsables, permettant de mesurer rapidement le temps gagné et l’efficacité renforcée.

Néï leur offrit alors un apprentissage progressif, adapté à chacun. Des ateliers pratiques, adaptés aux emplois du temps chargés, des tutoriels personnalisés, des échanges de bonnes pratiques et même un concours de la meilleure application numérique pour les seniors, furent organisés. Petit à petit, les réunions de suivi avec la fée Néï devinrent des moments de partage et de célébration des progrès accomplis.

Quelques mois plus tard, Aurélien vit son rêve se réaliser. Les centres de soins étaient plus efficaces, les aînés mieux suivis, et les familles rassurées. Les responsables de centres étaient reconnaissants envers la fée Néï d’avoir su les guider sans brusquerie, en intégrant leurs besoins au quotidien et sans dénaturer le cœur et le sens de leur travail.

Epilogue

Ainsi, dans ce royaume des aînés, les responsables de centres vécurent heureux et connectés, encore plus disponibles pour échanger avec les familles et consacrer leur énergie aux problèmes prioritaires.

La fée Néï s’envola vers de nouvelles aventures, prête à aider d’autres entreprises à naviguer sur les eaux du changement.

La fée Néï vous invite à indiquer en commentaire les thématiques que vous souhaiteriez voir éclairées de sa baguette magique !

PS : ce petit conte sur la conduite du changement ne traite pas de la crise actuelle dans les EPHAD.

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Conduite du changement : de quoi parle t-on ?

🏷️Je suis toujours ébahie par le nombre d’étiquettes qui collent à la « conduite du changement ». Cette expression aurait-elle autant de définitions que d’interlocuteurs ?

Associée au déploiement pour les uns, à de la pure communication façon « emballage cadeau » pour d’autres ou encore à du coaching pour certains, elle finirait presque par se vider de son sens.

Loin d’être un simple slogan managérial, la conduite du changement est une approche méthodologique, avec ses outils et ses pratiques. Elle s’applique à une transformation sans ou avec une partie « technique ».
Exemple « sans » :

  • passer à la semaine de 4 jours.
  • faire déménager le siège social et les équipes qui y travaillent.

Exemple « avec » :

  • automatiser la sélection des candidats.
  • introduire l’IA générative sur plusieurs cas d’usage.
  • numériser un processus de forage.

💻Dans le cas où la technique au cœur de la transformation est l’informatique, la conduite du changement gagne à s’articuler avec la méthodologie suivie pour piloter le projet informatique, approche agile ou mode cascade.

Image générée par IA pour illustrer l'article Conduite du changement : de quoi parle t-on ?

La conduite du changement prend en charge le « facteur humain » de la transformation. Elle existe pour contribuer à atteindre les objectifs et le ROI du projet en s’attachant à créer une vision partagée susceptible de mobiliser l’engagement du plus grand nombre. La vision partagée 🛣️construite par la conduite du changement prendra en compte les perspectives de bénéfices pour les utilisateurs, les populations cibles et leur parlera métier plutôt que ROI.

La conduite du changement participe également de la culture d’apprentissage et d’amélioration continue de l’entreprise.

Paradoxe de la conduite du changement, jugée « importante » ou « très importante » par les entreprises, elle est souvent la première cible lors des réductions budgétaires.

Comment expliquez-vous cela ? 🤔 J’ai bien quelques idées sur le sujet mais j’aimerais tant que vous exprimiez les vôtres ! 😊

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« Faire adhérer au changement »

« Faire adhérer au changement », une expression que l’on entend parfois pour signifier au praticien du changement l’objectif à atteindre. Cette formulation mérite d’être questionnée.

L’idée de « faire adhérer »  semble sous-entendre que les acteurs du changement ont un pouvoir de persuasion…surnaturel ! 🦸‍♀️Ce serait inquiétant, voire manipulatoire…

Adhérer relève d’une décision personnelle, propre à chaque individu (faire sienne une idée, une opinion, s’inscrire à une organisation). Pour le praticien du changement, il ne s’agit donc pas de « faire adhérer » mais d’influencer sans autorité hiérarchique. Pour influencer, le praticien du changement utilise la co-construction, valorise les managers de proximité, construit une vision partagée, définit des indicateurs de réussite qui seront suivis pour mesurer l’avancement du changement et éventuellement apporter des actions complémentaires.

Il est tout à fait légitime que les collaborateurs traversent des phases de résistance et de questionnement.

💡Ne serait-il pas plus pertinent et respectueux de parler de sensibiliser, accompagner ou encore mobiliser les collaborateurs dans le changement ? En effet, cela met l’accent sur notre rôle de facilitateurs, de soutien et d’éclaireurs.


En tant que consultante en conduite du changement, mon rôle est de donner un sens au changement avec des perspectives de bénéfices pour ceux qui auront à vivre le changement. Certes, avant d’atteindre ces bénéfices, la période de transition, de changement, pourra être inconfortable. Il s’agit aussi de mettre à disposition une communication efficace pour informer et permettre aux utilisateurs de comprendre le changement à venir (=ce qu’ils auront à faire).

J’aime prendre l’image d’un poisson rouge, tranquille dans son bocal mais qui accepte de sauter dans l’air (c’est sûrement bien inconfortable pour lui) avec la perspective de plonger dans un nouveau bocal.

❓Êtes-vous d’accord pour délaisser l’expression « faire adhérer au changement » au profit de termes plus adaptés et respectueux de la réalité du terrain ? Quels termes utilisez-vous ?

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Conduite du changement : comment aider les managers de proximité

Les managers de proximité jouent un rôle clé dans la gestion des changements multiples au sein de leurs équipes. La plupart des projets de transformation étant pilotée en central, comment aider les managers de proximité à informer, accompagner les équipes et ancrer le changement ?

Nous proposons quelques pistes, issues de notre expérience dans des grandes structures.

🫱🏻‍🫲🏽Associer les managers de proximité à la construction de la conduite du changement.
Une approche de type co-construction permet aux managers de proximité d’être reconnus et valorisés dans leur rôle de manager. A l’inverse, une approche n’associant pas les managers de proximité risque de les démotiver en faisant fi de leur rôle de manager.  

🎚️Fournir des indicateurs adaptés au pilotage par le manager de proximité.
Les KPI de niveau projet ne permettent pas systématiquement une utilisation terrain. Il est donc nécessaire de prévoir des indicateurs spécialement adaptés aux besoins des équipes terrain. Là encore, l’idéal est de pouvoir associer les managers de proximité à la construction des tableaux de bord.

🧱 Prévoir une communication modulable. L’idée générale est d’éviter que le manager des proximité soit simplement un « passe-plat » mais au contraire puisse aisément construire une communication adaptée aux besoins de son équipe. Il s’agit donc de fournir des livrables spécifiques aux managers de proximité mais aussi des livrables adaptables par le manager de proximité pour qu’il puisse proposer du « sur-mesure » à son équipe.
Des témoignages de pairs ayant participé à des pilotes pourront venir compléter le dispositif utilisable par les managers de proximité, pour eux-mêmes et/ou leurs équipes.

En mettant en œuvre ces leviers, les managers de proximité pourront alors aider leurs équipes à naviguer avec confiance et succès dans les eaux parfois tumultueuses du changement. Sans les managers de proximité comme véritables acteurs du changement, il n’y a pas d’ancrage possible !

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A quel moment lancer la conduite du changement pour un projet IT ?

En tant que consultante en conduite du changement, mes clients et prospects me posent régulièrement la question du moment idéal pour lancer une démarche d’accompagnement dans le cadre d’un projet IT.
Faut-il attendre la mise en oeuvre du projet ?
Commencer dès la phase de conception ?
Anticiper encore plus en amont ?

En fait, il n’y a pas de réponse unique car le moment opportun dépend de plusieurs facteurs :

🪜La « marche à gravir »

Identifier la nature et la hauteur de la marche à franchir pour réussir le changement doit se faire dès le début du projet (= analyser ce qui sépare l’existant de l’état souhaité). En fonction du résultat de ce diagnostic, le consultant ou manager de transition proposera « le bon moment » pour le démarrage des travaux sur la conduite du changement opérationnelle.  

🧗Les équipes concernées

Des équipes qui attendent impatiemment le projet IT n’auront pas le même besoin de temps d’apprentissage que des équipes inquiètes ou devant acquérir de nouvelles compétences pour utiliser au mieux les apports du projet IT. Pour savoir où en sont les équipes, rien de tel que d’interviewer des collaborateurs et des managers de proximité, ce qui requiert un temps, à prévoir dans le planning des travaux de conduite du changement.

😡Les irritants non traités

Si les irritants non traités sont nombreux ou susceptibles de perturber la bonne adoption du projet par les équipes, je recommande de commencer le volet « conduite du changement » rapidement, notamment pour traiter ces irritants dangereux pour le succès du projet.

🥁Une chose est sûre : réfléchir à une stratégie d’accompagnement adaptée au contexte et aux moyens dédiés à la conduite du changement doit se faire le plus en amont possible !
Le diagnostic doit être posé dès le début du projet, tout comme les premières pistes pour dégager une vision partagée du changement.

☝️N’oubliez pas : la conduite du changement n’est pas un événement ponctuel, mais un élément intégré à toutes les phases du projet, de la planification à la mise en œuvre et au-delà.

🫵Avez-vous des expériences – heureuses ou pas – à partager sur ce sujet ?
Cet article vous a paru intéressant ? Enregistrez-le ! 🔖🏷️Et relisez-le lors du lancement de votre prochain projet !

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CULTIVER L’ETAT D’ESPRIT PROPICE AU CHANGEMENT

La vie est changement. La vie au travail est une succession de changements, la plupart non souhaités par les équipes.  

Loin de moi l’idée de vouloir favoriser l’esprit girouette ou le changement pour le changement mais cultiver un état d’esprit propice au changement a le double mérite de contribuer à l’efficacité et au bien-être des équipes.

❓Comment favoriser un état d’esprit propice au changement au sein des équipes ?

L’état d’esprit face au changement relève bien évidemment de l’histoire personnelle de chacun, de ses expériences de changements mais aussi de son cadre professionnel, au sein de son équipe. Le manager de proximité, le « n+1 » a un rôle important pour cultiver un état d’esprit propice au changement.

🧑‍💼Questionner sa propre posture de manager face au changement

Face à un changement subi, les réactions du manager ont valeur d’exemple pour les équipes. Le manager doit identifier sa marge de manœuvre et celle de son équipe pour se réapproprier, dans la mesure possible, le changement non demandé par l’équipe (nouvelle norme européenne, changement d’organisation venu du siège, nouvel outil décidé par l’IT, etc.).
La difficulté de cette tâche étant élevée et venant s’ajouter à la charge des affaires courantes, le manager pourra se faire accompagner par un consultant en conduite du changement.      

👂Favoriser l’expression maîtrisée des réactions des équipes au changement

La certitude de l’avènement du changement ne doit pas escamoter le temps nécessaire à l’expression des réactions, positives et négatives, liées à la perspective du changement pour les équipes.

🪺Accompagner les équipes tout au long du changement

C’est une évidence mais…l’accompagnement au changement est bien souvent « arbitré », considéré comme non indispensable. Pourtant, si l’équipe est accompagnée par son manager, elle gagnera alors en confiance pour explorer de nouveaux territoires, malgré les étapes tumultueuses qui ne manqueront pas de surgir.

🪴Cultiver cet état d’esprit au sein des équipes contribuera à mieux vivre les changements non demandés mais aussi à donner envie de devenir soi-même acteur de changement.

Il sera alors temps pour le manager d’exprimer sa reconnaissance à ses équipes. 😊

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La crise sanitaire au prisme de la conduite du changement : un cas d’école ?

Impossible pour une consultante en management, orientée conduite du changement, de ne pas oser un parallèle entre la conduite du changement menée par le gouvernement dans le cadre de la pandémie et celles mises en place lors de projets en entreprise. Occasion de passer en revue quelques « incontournables » des théories de la conduite du changement en entreprise.
Dans ce modeste article de blog, une simple ébauche, vous ne trouverez ni recette ni solution toute prête, simplement, peut-être, quelques éléments de réflexion.

  • L’initiateur du changement est celui qui sait

Patatras ! A l’occasion de la crise sanitaire cette croyance a dégringolé de son trône ! Beaucoup ont même été décontenancés que le pilote du changement (pour faire simple disons le gouvernement) ne soit pas omniscient, à chaque instant.

En entreprise, dans grand nombre de cas, l’initiateur du changement planifié, dirigé, sait. Plus ou moins. Au fil du temps, l’équipe en charge va devoir gérer des évolutions : réglementaires, du marché, des concurrents…Ces évolutions seront d’autant mieux gérées que la vision cible aura été explicitée, partagée et rappelée très régulièrement. Chacun a besoin de comprendre pour quoi on doit mobiliser toute cette énergie, tous ces efforts. Pas seulement « pourquoi » mais « pour quoi ». De plus, le « pour quoi » doit être perçu comme un bénéfice. C’est la dure loi de la conduite du changement…

Autre différence essentielle en entreprise : les populations cibles (celles qui vivent le changement) n’assistent pas aux débats d’experts, de sachants montrant qu’à un instant t, ils ne savent pas. Ils ne savent pas tout ET ils doivent initier puis piloter le changement. Les querelles d’experts au début de la crise sanitaire ont rappelé aux initiateurs du changement en entreprise, si besoin était, que les débats d’experts n’ont pas à être partagés avec ceux qui n’ont pas la charge de piloter le changement. Ce qui peut être perçu de l’extérieur comme absence de compétences va créer de la peur, voire un risque de défiance et décrédibilisation de celui qui va ensuite devoir mettre en œuvre les mesures du changement. Pas top pour préparer un changement, mais excellent pour alimenter la résistance au changement !

Au fond, nous avons beaucoup de chance en entreprise de ne pas avoir à rendre public les multiples échanges et tâtonnements des équipes en charge des programmes, tout en respectant l’information des instances représentatives du personnel et recueillant à cette occasion des éléments qui seront fort utiles à la conduite du changement.

Tous ces « débats » publics sur la crise sanitaire ont aussi rappelé l’impasse que constitue le « J’ai raison, tu as tort. » En matière de changement, ça ne fait pas avancer les choses. On peut exprimer à l’autre pourquoi on fait tel choix, exposer son raisonnement et ses croyances mais de là à dire « J’ai raison et toi tu as tort »… Cela ne va pas aider l’autre, la posture d’aidant étant pourtant celle qui marche le mieux (ou le moins mal) quand on est dans le rôle d’initiateur du changement.

Par effet miroir, beaucoup de ces échanges publics ont pu également nous ramener à l’importance de la sobriété, la prise de distance, la précision et la mesure dans le propos. Ne pas perdre de vue l’objectif du changement, ne jamais s’en écarter. Ne pas dériver. Ne pas détourner l’effort de son objectif. Comme le rappelait récemment le directeur de l’AP-HM, se faire vacciner (ou pas) n’est PAS un acte de soutien (ou non) au gouvernement.

Je reviens à l’entreprise : l’initiateur du changement, ce qu’il représente, ne doit pas faire oublier l’objectif du changement. La conduite du changement élaborée par un programme ne doit pas être ressentie par ceux qui vont avoir à vivre les changements comme le changement du programme, la propriété, la chose du programme.

Enfin, ne présupposons pas que nous savons ce que pensent ceux qui vont vivre le changement. Interrogeons-les ! (cf. baromètre ICAP)

  • La perception des bénéfices n’est pas la chose du monde la mieux partagée

« Contrairement à ce que disent certains, l’état d’esprit du pass n’est pas du tout de pousser les non-vaccinés à se faire vacciner ou les punir. C’est de permettre à ceux qui sont vaccinés d’avoir une vie la plus normale possible malgré le contexte. » aurait déclaré le Ministre des Solidarités et de la Santé au magazine Society.

Propos surprenant, l’instauration du pass sanitaire ayant été relayée dans les media comme le bâton brandi pour amener les hésitants à aller se faire vacciner. Cependant, ce propos du ministre peut aussi faire référence à un différentiel d’analyse de la situation. Le pass est considéré comme « bâton » si l’on considère que la situation normale est l’accès de tous aux cafés et lieux culturels mais il peut être perçu comme « carotte » ou « cadeau » s’il permet d’accéder à des lieux qui « devraient » ou « risqueraient » d’être fermés. En revanche, il me semble difficile de le voir comme un « outil neutre », hors champ punition-récompense, à ce stade de la conduite du changement.

On voit là le type de malentendu qui peut émerger lors d’une conduite du changement quand l’écart des visions sur une même situation n’est pas explicité mais seulement sous-entendu. Le bâton perçu par ceux qui doivent vivre le changement serait carotte (ou même pas ?) dans l’esprit de ceux qui pilotent le changement. Afin d’éviter d’en arriver là, en tant qu’initiateurs du changement, soyons en permanence vigilants aux évidences qui ne le sont que pour nous-mêmes, tout en sachant que l’exercice est…impossible ?
La conduite du changement nous ramène constamment à la modestie, c’est là une de ses nombreuses vertus 😉

Bâton ou carotte (à un certain stade, rien ne peut plus être perçu comme « outil neutre »), il me semble que cela nous renvoie aussi au diagramme de Knoster, Villa et Thousand. L’absence de bénéfices ou perception de bénéfices génère de …la résistance.

  • Qui sont les relais du changement ?

Propos d’un restaurateur de bonne volonté qui venait de s’organiser pour contrôler les pass sanitaires de ses clients : « Nous restaurateurs ne sommes pas les relais du gouvernement ».

On ne dira jamais assez l’importance des relais du changement et des relais managériaux pour ceux qui initient le changement. Je vous renvoie à vos ouvrages préférés sur le sujet…
Dans les structures de grande taille, le changement ne s’applique jamais directement de l’initiateur à la cible. Il y a toujours des relais, souvent un peu oubliés ou négligés. C’est pourtant eux qui sont sur le terrain et se retrouvent au contact direct des réactions des populations cibles. Les relais ont besoin de recevoir des signes de reconnaissance. Ne serait-ce que pour pouvoir compter sur eux lors du prochain changement à gérer. Ceci dit, je sais la difficulté à traiter ce point en entreprise de grande taille…

Je voudrais aussi citer le cas des relais « spontanés » ou « auto-désignés ». Dans l’exemple de la crise sanitaire en France, des citoyens se regroupent pour tenter de dialoguer et répondre aux sceptiques et antivax sur les réseaux sociaux, de façon bénévole. Certains obtiennent même le statut de service de presse en ligne. Bravo à eux !
En entreprise, l’équipe en charge du changement pourra regarder ce qui se passe sur les réseaux sociaux internes ou susciter le partage des bonnes pratiques et identifier ainsi ces relais « spontanés ».

A l’échelle d’un pays, dans la gestion de la crise sanitaire actuelle, on retrouve tous les grands leviers, tous les risques d’une conduite du changement pour un projet d’envergure au sein d’une entreprise. Il me semble cependant que l’irrationnel, bien que présent en entreprise, ne peut s’y octroyer une place aussi importante que celle prise dans le débat public actuel. Mais nous touchons là à un autre sujet…

Il y a bien d’autres champs à explorer sous l’angle de la conduite du changement. J’aurais pu aborder l’évaluation de la résistance au changement, la mise en place d’un changement sur un « terrain » déjà très fragilisé, le courage dans la conduite du changement, l’absence de repères communs, le choix des mots, l’exploration du champ des possibles, l’effet bulle (d’angoisse, de colère, de ressentiment) qui gonfle qui gonfle qui gonfle…
Ce sera peut-être l’objet de prochains articles sur ce blog…

Et vous, au prisme de la « conduite du changement », vers quelles réflexions vous conduisent les différentes adaptations que nous vivons chacun d’entre nous, depuis le début de la crise sanitaire ?

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Equipe projet et management transverse

Comment gérer une équipe projet transverse

Cet article vise à donner quelques conseils de bon sens au chef de projet disposant d’une équipe projet « transverse », c’est-à-dire qui n’est pas sous son autorité hiérarchique directe.

Structuration de l’équipe projet

Il m’arrive d’entendre des chefs de projet dire « Je n’ai pas d’équipe projet ! » alors qu’ils disposent bel et bien d’une équipe projet…mais transverse.

Une équipe projet transverse est une équipe dont les membres sont rattachés hiérarchiquement à des entités autres que celle de la direction de projet : directions de marchés, DSI, direction juridique, achats, etc. Ce cas est de plus en plus fréquent, pour ne pas dire omniprésent, dans les grosses structures. Il est en effet de plus en plus rare que le chef de projet dispose d’une équipe sous son autorité directe.

Le chef de projet doit donc pratiquer ce que l’on appelle « management transverse » pour constituer et animer son équipe projet.

Au démarrage du projet, le chef de projet doit rencontrer chacun des n+1 des membres de l’équipe projet pour clarifier avec eux « les règles du jeu ». Par exemple,
– participation des membres à des points équipe, sans présence des n+1,
RACI sur les tâches du projet, le n+1 pouvant être « I » (informé) et devant accepter de ne pas être positionné « R » (responsable) ou « A » (accountable dans la version anglaise du RACI),
– fonctionnement de l’équipe projet en mode plateau,
– temps consacré au projet pour les membres n’étant pas affectés à 100% sur le projet.

Dans le cadre du projet, le membre de l’équipe projet doit comprendre que « son chef au quotidien » est le chef de projet. Le cadre préalablement défini entre le chef de projet et le hiérarchique,  puis partagé avec le membre de l’équipe, doit permettre à ce dernier de se sentir à l’aise dans son action et dans son reporting. En cas de doute ou de confusion, il lui revient de solliciter le chef de projet et son n+1 pour clarifier le point.

Relations de l’équipe projet avec la direction de programme (ou niveau supérieur du projet)

 

Illustration pour article équipe projet

Pour les projets rattachés à un programme ou une direction de projet de niveau supérieur, comme un projet de périmètre français rattaché à un projet de niveau européen, il est nécessaire de clarifier la communication entre l’équipe projet et la direction de programme.  

Le chef de projet doit fixer quelques règles simples de communication à son équipe projet. Ces règles devront être partagées avec la direction de programme. En particulier :
– Désigner les personnes autorisées à échanger avec la direction de programme, en fonction des thèmes ou livrables du projet,
– Réorienter la demande vers la personne ad hoc, en cas de sollicitation de la direction de programme auprès de personnes non autorisées.
– Mettre en place des points de contact réguliers avec la direction de programme, en distinguant les participants réguliers en nombre réduit des « invités » en fonction des sujets composant l’actualité du projet et du programme.

La communication s’effectuant essentiellement par courriel il peut également s’avérer utile de rappeler les règles basiques de bon fonctionnement des courriels :
– Indiquer un seul destinataire à un courriel pour action,
– Limiter l’usage du « répondre à tous »,
– Arrêter la cascade de courriels et prendre son téléphone pour parler à la personne à l’origine des courriels successifs.

 

Avec l’ensemble de ces règles – que du bon sens ! – la vie de chef de projet devrait gagner en confort ou …perdre en inconfort !

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Séries TV et management

Séries TV et management, lequel inspire l’autre ?

Le management semble être une source pour les séries TV et les films…à moins que ce ne soit l’inverse…

Leo Primard crée une « lettre de motivation » décalée en détournant des scènes de films et un ouvrage collectif publié récemment aux éditions Dunod nous rappelle quelques leçons essentielles de management, « De MacGyver à Mad Men – Quand les séries TV nous enseignent le management« .

Loin des livres de management à la fois prétentieux et creux (cf. mon billet Ah ! Les livres de management…), « De MacGyver à Mad Men » nous propose de revisiter 4 grands piliers du management illustrés par des séries TV.

Le management des hommes

L’ouvrage coordonné par Benoît Aubert et Benoît Meyrodin a choisi 3 séries prestigieuses pour illustrer quelques grands principes du management des hommes : Dr House, The Young Pope et les Soprano.

  1. Un manager doit reconnaître ses erreurs et accepter celles des membres de son équipe
  2. Ne pas confondre jeunesse et modernité
  3. L’enjeu, d’un point de vue managérial, ne consiste plus à se penser le « chef » parce que l’on détient une information, mais à savoir la partager
  4. Un manager doit susciter la confrontation des idées, voire la contestation si celle-ci est argumentée
  5. Un manager doit savoir installer un processus décisionnel clair pour ses équipes.

Je vous laisse maintenant associer ces quelques principes de base avec les séries qui les illustrent !

Bonnes réponses : 1 Dr House, 2 The Young Pope, 3 Les Soprano, 4 Dr House, 5 Les Soprano.

Le leadership

Borgen, The Walking Dead et Ray Donovan sont les vecteurs utilisés par les auteurs pour nous remettre en mémoire quelques fondamentaux du leadership tels que :

  • Etre leader, c’est donner envie
  • Pour susciter la confiance, un leader doit être perçu comme authentique
  • Il est nécessaire d’adapter son style de leadership au contexte

La relation au marché et aux clients

Ceux qui exercent leur profession dans le domaine du marketing seront sans doute particulièrement intéressés par la lecture des chapitres sur la relation au marché au travers des séries Mad Men, incontournable quand on s’intéresse à la pub, mais aussi Six Feet Under, Narcos et Breaking Bad.

L’innovation

Manager l’innovation en s’inspirant de MacGyver, Parks and Recreation et Sherlock…quel programme sympathique !

MacGyver : grandeur et limites de l’ingéniosité managériale

Parks and Recreation : oser, échouer et recommencer autrement, le secret du management

Sherlock : une compréhension fine du réel pour faire face à la complexité.

En résumé, un ouvrage attrayant, simple, profond, utile qui ne tombe jamais dans la facilité.

Si vous n’avez pas vu ces séries, pas de problème ! Les auteurs présentent la série de façon synthétique en début de chaque chapitre. Ceci dit, avoir vu la série vous permet de savourer encore un peu plus la lecture du chapitre, voire de porter un nouveau regard sur votre héros préféré.

Le trait d’union entre ces séries TV et le management est l’Homme, le rôle clé de l’individu dans le management. Au choix de certaines séries « sombres », les auteurs apportent une réponse claire : « De fait, les personnages au caractère trouble et excessif, à l’éthique ou à la conduite discutable permettent par effet de contraste d’envisager un idéal de management. »

Quand les séries TV nous apprennent le managemente

Le parti pris d’en sourire

« Les organisations sont aussi des scènes de théâtre dont nous sommes les metteurs en scène ou les comédiens (selon nos places) plus ou moins conscients, plus ou moins actifs, plus ou moins consentants. Prendre le temps d’un décalage par la fiction sérielle nous rappelle alors que pour vivre l’entreprise, quelle que soit la place que l’on y occupe, chacun d’entre nous ressent le besoin d’une mise à distance qui le recentre sur ce qui est essentiel pour lui (…) ».

Pour ma part, ce n’est pas une série TV mais un film (à l’origine une BD), Quai d’Orsay, au travers du personnage interprété par Nils Arestrup qui est une source d’inspiration pour moi en matière de management des hommes et résolution de problèmes. Personnage très largement inspiré de Pierre Vimont.

Je suis certaine que vous regarderez désormais d’un autre oeil vos séries préférées ou que vous vous inspirerez de votre vie de bureau pour en faire un scénario de série TV ! 😉