Poser de vraies questions, c’est bon pour le changement !
Ce billet m’a été inspiré par un constat tout personnel : la question – la vraie – se fait rare…En entreprise, dans les media, dans la vie privée…
Lors de la prochaine réunion à laquelle vous participerez, je vous invite à noter le nombre de questions posées, ainsi que la nature et les objectifs de ces questions.
Le mot question
Les dictionnaires sont unanimes (ouf !) : il s’agit d’une demande qu’on adresse à quelqu’un en vue d’apprendre quelque chose de lui.
Apprendre quelque chose de l’autre…En voilà un beau programme ! Notamment quand on est en charge de contribuer à un changement.
Donner, recevoir, demander et refuser
Selon l’analyse transactionnelle, les 4 verbes de la relation sont : donner, recevoir, demander et refuser.
Une question met en branle le savoir demander et aussi le savoir donner, pour celui qui répond. Parfois, il peut aussi s’agir de savoir recevoir (une question « difficile ») ou savoir refuser (de répondre à une question).
Pour en savoir plus, vous pouvez lire les travaux d’Eric Berne ou encore les nombreux articles sur l’art de poser les « bonnes » questions, celles qui ouvrent et amènent à aller plus loin, en progressant ensemble. Certains coachs et formateurs se sont en effet spécialisés sur la « questiologie », développant des outils pour poser de bonnes questions et éviter de formuler des questions qui bloquent.
A titre d’exercice, je vous invite à transformer les phrases suivantes en vraies questions :
- Je ne connais pas vos attentes, alors on va faire comme ça…
- Au fond, ce que vous voulez, c’est ne rien changer !
N’hésitez pas à laisser vos réponses en commentaires de cet article !
Je vais répondre à une question qui, au fond de la salle, ne m’a pas été posée. Charles de Gaulle
Les fausses questions
Nous connaissons tous ces questions qui n’en sont pas :
- la réponse est connue du questionneur
- le locuteur utilise la forme interrogative pour emmener le répondant là où il le souhaite, la question devenant un outil pour manipuler.
Notre relation aux questions et la façon d’y répondre tient notamment à notre système éducatif où à une question est associée la bonne réponse….les autres étant mauvaises. Souvenons-nous de nos désappointements d’enfants lorsque les adultes riaient à nos réponses « hors normes » qui n’entraient pas dans les cases des réponses « attendues ». Pas terrible pour la créativité et notre capacité à aborder le changement…Les adultes que nous sommes devenus doivent donc apprendre à poser des questions qui ne sont pas là pour « tester » le répondant (va t-il bien répondre ? va t-il avoir faux ?) mais bien pour apprendre de celui qui va répondre.
J’ai des questions à toutes vos réponses. (Woody Allen)
Les vraies questions
La vraie question vient d’un acteur qui est ouvert à l’autre et est convaincu que ce dernier est en mesure de lui apprendre quelque chose. La vraie question est posée par quelqu’un qui a véritablement envie d’entendre la réponse de l’autre. Celui qui pose la question doit être prêt à accueillir une réponse qui ne lui plaît pas ou simplement qui ne l’arrange pas par rapport à son objectif personnel.
Poser une question permet aussi de faire travailler l’autre, au meilleur sens du terme. 😉
Celui qui pose une question est bête cinq minutes, celui qui n’en pose pas est bête toute sa vie. (Proverbe chinois)
Enfin, quand on vous pose une vraie question, répondez-y du mieux que vous pouvez et faites honneur à la personne qui souhaite apprendre quelque chose de vous !
Illustrations de l’article : FIAC hors les murs 2015 Jardin des Tuileries, Sensations futures de Saint-Gobain Place de la Concorde, Paris.
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