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La DSI et la transformation en entreprise, rôle et enjeux

La DSI et la transformation, entretien avec Philippe Martinet

A différents postes de direction des systèmes d’information, Philippe Martinet a participé au passage en numérique des chaînes du groupe Canal+ en 1996 puis à la transformation entre 2000 et 2003 de Canal+ technologies en éditeur mondial de solutions de Digital TV. Il a ensuite rejoint en 2005 le groupe Eutelsat, troisième opérateur mondial de services fixes par satellites, pour la mise à l’état de l’art de ses SI. Au sein du groupe Aéroports de Paris, il a entre 2011 et 2015 transformé l’organisation autour des systèmes d’information et participé aux grands projets numériques à la croisée de l’exploitation aéroportuaire et du « travel retail ». Il supervisait également le développement de la filiale télécom d’ADP en tant qu’administrateur.

Philippe Martinet, 48 ans, est ingénieur diplômé de l’Ecole Supérieure d’Informatique Electronique Automatique (ESIEA), ainsi que titulaire du MBA international de l’ESCP Europe.

De la DI à la DSI

La DSI a souvent été celle par qui le changement arrive dans l’entreprise. Quels sont son rôle et son image auprès des métiers ?

Tout d’abord je tiens à préciser que mon propos est tiré de mon expérience, je ne prétends pas exprimer une vérité absolue en la matière, à supposer qu’il en existe une…

Avant d’évoluer en Direction des Systèmes d’Information au début des années 2000, la Direction Informatique a tout d’abord été une direction d’expertise technique qui avait pouvoir de décision sur les technologies de l’information, notamment sur le choix des solutions et des fournisseurs, détenant le budget et le savoir. La DI a progressivement évolué pour intégrer des connaissances métiers plus larges et mieux prendre en compte la dimension systémique des systèmes d’information, toujours plus complexes.

Certains grands projets informatiques ont parfois été des échecs malgré les qualités techniques et fonctionnelles des systèmes informatiques livrés : les choix de solutions applicatives ont été très structurants pour les métiers et les changements liés à ces projets ont souvent été sous-estimés et de ce fait pas assez accompagnés. La DI était la direction qui portait, à tort ou à raison, une grande part de responsabilité de ces échecs quand ils survenaient, donnant l’impression de laisser seuls les métiers face aux produits qu’elle leur livrait.

Le passage à l’an 2000 avec son cortège de mises à niveau logicielles et de renouvellement du matériel a marqué un tournant dans la façon dont la DI a été perçue par certaines Directions Générales (direction dispendieuse, à la stratégie obscure et finalement au pouvoir contesté).

L’arrivée massive de l’informatique dans la sphère du privé avec l’arrivée d’Internet a accentué ce mouvement en donnant à l’utilisateur une capacité de décision et de jugement sur l’offre informatique proposée pour des usages personnels, alors que l’offre de solutions aux entreprises s’enrichissait et se présentait comme un «service tout en un» allant jusqu’à l’hébergement des données et l’externalisation des processus métier. L’informatique devenait l’affaire de tous, les spécialistes du SI ayant plus de difficulté à faire comprendre leur valeur ajoutée, les métiers les renvoyant face à la complexité du SI qu’ils avaient créé (en refusant, dans leur vision en silos, leur part de responsabilité pour les systèmes qu’ils avaient pourtant spécifiés).

Ainsi, la DSI n’est plus l’unique apporteur du changement par la mise en œuvre des solutions informatiques.

Aujourd’hui, quelle est la météo des relations entre une DSI qui n’est plus incontournable et les métiers ?

Le sujet pour la DSI n’est pas d’être incontournable mais d’être reconnue pour sa valeur ajoutée.

De nos jours, la DSI peut être encore vue par les métiers comme une direction plus soucieuse de la sécurité et la pérennité du SI que de répondre dans les temps aux besoins métier, alors qu’une bonne gouvernance des SI devrait permettre de concilier cela.

Faire faire par la DSI est encore synonyme pour certains de solution lourde, longue, coûteuse, peu souple…d’autant plus qu’il est si simple en apparence de prendre les services d’une société de conseil ou de s’adresser directement à une jeune pousse pour acquérir l’appli numérique dernier cri au look sexy ! Là encore, des méthodes agiles et des solutions organisationnelles existent autour des projets pour rendre le métier acteur et co-responsable des choix, les maîtres-mots étant confiance, avec de la transparence donnée sur les enjeux respectifs, et solidarité dans les choix, la mise en œuvre et la communication à tous niveaux.

Sans cela, la DSI et les directions métiers rentreront dans un rapport de force stérile et consommateur d’énergie, le pouvoir de décision allant in fine à celui qui détient le budget et la confiance de la DG…

Heureusement, la météo de la relation est à l’amélioration : Je crois que la DSI a tout intérêt à s’inscrire dans une démarche de partenariat avec les métiers, sachant qu’elle est incontournable pour son expertise et ses capacités de faire vivre le SI par l’intégration de nouvelles solutions. Même si cette démarche peut parfois susciter l’incompréhension des équipes de la DSI qui peuvent alors reprocher au DSI de « prendre le parti » des métiers dans la gouvernance des SI, la DSI est là pour contribuer à la pérennité de l’entreprise par la capitalisation des connaissances métier, notamment sur ses données clés, ses processus et règles, mais aussi par la robustesse et la sécurité des SI. Il faut donc aussi faire évoluer la culture des équipes et pas seulement les organisations et les pratiques.

Illustration pour DSI et la transformation numérique

En ces temps de transformation numérique…

Comment s’organiser ?

D’un point de vue pratique, on ne manage pas, on ne décide pas les SI comme on consomme !

Le comportement du décideur en entreprise vis à vis de l’informatique et du numérique ne peut pas être calqué sur celui du consommateur zappeur car un SI performant apporte de la valeur en capitalisant les savoirs au fil des ans, tout en évoluant.

J’ai donc une forte préférence pour une approche collective par la mise en place d’un « ComEx digital » sponsorisé directement par la DG, au sein duquel le DSI contribue à la réflexion sur la transformation des métiers, apporte des solutions avec son expertise technologique, ses connaissances de l’écosystème IT et numérique, ainsi que ses capacités de pilotage de projets complexes.

Il est aussi essentiel d’intégrer les initiatives numériques dans le schéma directeur des SI avec une allocation claire des moyens et des ressources pleinement assumée par le collectif du top management. Il est également nécessaire de régler la « dette technique » du SI à chaque évolution pour garantir la pérennité de cet actif d’autant plus stratégique que nous sommes à l’ère du numérique !

La transformation numérique est-elle différente suivant la taille de l’entreprise ?

Non, je ne le pense pas. En revanche, la transformation numérique prend des significations et des enjeux différents suivant le secteur d’activité concerné. La « frénésie » actuelle autour du numérique tend également à créer un effet repoussoir pour les entreprises dominantes sur leur secteur, qui ont les moyens de résister ou d’absorber des start-up avant une éventuelle disruption. La transformation numérique, c’est avant tout la transformation de l’entreprise, le numérique étant plutôt un inducteur.

D’un point de vue technique, Il est crucial de ne pas faire semblant d’évoluer, de refaire la vitrine numérique (e-services, apps) sans correctement la connecter au back-office pour des économies à court terme… Sur la durée, ce serait vraiment dangereux pour l’entreprise, pour la qualité des services et conduirait à une perte de capacité de créer de la valeur ! La DSI se retrouverait alors condamnée à corriger le tir au risque de se faire accuser d’être chère et de ne pas créer de valeur…

L’écosystème de la DSI est-il lui aussi en pleine transformation ?

Effectivement, la tendance actuelle globale de désintermédiation (qui touche aussi les DSI) et l’apparition des start-ups de la French Tech changent le paysage de l’offre autour de l’IT et du numérique.

La DSI doit s’ouvrir aux jeunes pousses et enrichir son écosystème déjà composé d’entreprises de services du numérique (SSII), d’éditeurs et de constructeurs informatiques.

Peu importe qui du métier ou de la DSI découvre un nouvel acteur du numérique, l’enjeu est que la vision de l’écosystème ne soit pas éclatée pour que la DSI puisse mieux accompagner l’entreprise dans son développement et sa transformation avec une offre complète et maîtrisée, capable d’intégrer des produits et des fonctionnalités novateurs au SI existant, ainsi pérennisé.

Dans le cas particulier de la prise de participation de l’entreprise dans une startup du numérique, la DSI a un rôle prépondérant à jouer dans le choix stratégique et lors de la due diligence, pour valoriser l’apport en regard de la richesse fonctionnelle et technique du SI existant, et pour permettre de limiter les risques en matière de propriété intellectuelle, de qualité de code, de sécurité, y compris de risque financier par rapport à l’acquisition plus conventionnelle d’un produit ou d’une expertise.

Merci à Philippe Martinet pour cet éclairage particulièrement riche et vivant, directement issu de sa réflexion personnelle à partir de son expérience de DSI.

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Recherche académique et changement

Le chercheur et le changement, entretien avec Frank Lafont

Illustration pour recherche académique et changement
Cliquer sur l’image pour voir la vidéo de l’émission Allo docteurs sur le thème « Imagerie : repousser les frontières de l’invisible » (mars 2015)

Frank Lafont est directeur de recherches au CNRS, il dirige une équipe de chercheurs à l’Institut Pasteur de Lille dans le domaine multidisciplinaire des interactions hôte-pathogènes (Cellular Microbiology and Physics of Infection Group) et une plateforme de haute technologie en imagerie cellulaire (le BioImaging Center Lille). Il enseigne la physique, la biologie et la microbiologie dans différentes universités et à l’ENS (Ecole Normale Supérieure). Il est membre du Bureau exécutif de plusieurs sociétés savantes.

Qu’est-ce que la « recherche académique » ? Comment s’organise-t-elle en France ?

Par opposition à la R&D du secteur privé, la recherche académique s’effectue dans les laboratoires publics liés aux universités en mixité ou non avec des organismes de type établissements publics à caractère scientifique et technique (e.g. CNRS, Inserm, INRA) ou établissements publics à caractère industriel et commercial (e.g. CEA).

Les laboratoires sont propres aux universités ou en mixité avec les EPST, EPIC et y compris avec des fondations privées reconnues d’utilité publique (e.g. Institut Pasteur, Institut Curie). On distingue des équipes d’accueil propres aux Universités ou des Unités mixtes de recherche dans lesquelles se regroupent des équipes de recherche, ou des Unités mixte de service (pour les plateformes technologiques).

Recherche académique et changement

Le but des chercheurs est de savoir et découvrir. On imagine qu’ils sont à l’aise avec le changement et développent peu de résistance au changement, non ?  

Tout dépend du changement, si c’est de celui des théories non. Max Planck écrivait “une innovation scientifique importante s’impose rarement en convertissant et en ralliant progressivement à sa cause ses adversaires : il est rare que Paul devienne Pierre. La réalité est que les adversaires de l’innovation meurent progressivement les uns après les autres et que la génération montante se familiarise dès le départ avec les idées nouvelles”.

Comment caractériseriez-vous les changements dans le domaine de la recherche académique ?

Par une rupture conceptuelle impliquant ou non une rupture technologique.

Avez-vous déjà piloté vous-même un changement ?

Au sens de rupture conceptuelle, non je n’ai pas cette prétention. Au niveau de l’organisation de la recherche au niveau local oui. J’ai été en charge de la mise en place d’une plateforme technologique distribuée sur plusieurs sites académiques impliquant 7 tutelles institutionnelles et 5 gestionnaires dont 4 opérationnels. Le changement dans un effort de mutualisation des moyens visait à favoriser une meilleure efficience du soutien à la recherche. Ainsi le changement vers la constitution d’une structure unique permet-il de faire évoluer une situation d’entités indépendantes n’offrant qu’une visibilité de communication vers un renforcement d’une stratégie accompagnant le suivi du service et l’ambition de développement reposant sur les moyens récemment mis en oeuvre.

Comment vous y êtes-vous préparé, formé ?

Par une formation théorique et pratique à l’ESCP Europe. Cela m’a permis de :

  • mieux structurer ma démarche vers le changement, la prise en compte de tous les aspects: stratégique, financier, pilotage de la performance et communication.
  • me donner des clefs pour développer une approche tendant vers une gestion analytique si difficile dans le secteur public et pour développer une efficience organisationnelle et opérationnelle.
  • mener une analyse des enjeux et de la façon d’y répondre dans un cadre budgétairement très contraint dans une période incertaine sur l’avenir des moyens pour la recherche.

Cet acquis me permettra une mise en pratique en rapport avec les ambitions autorisées par les développements réalisés.

Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?

Il faut beaucoup d’énergie, de patience, et de persévérance : qualités également nécessaires pour faire de la Recherche …

Y a-t-il un autre point que vous souhaiteriez aborder ?

Au sujet des moyens de la recherche : les scientifiques sont passés maîtres dans l’art de bricoler pour s’adapter aux contraintes opérationnelles de façon à opérer des ruptures importantes conditionnant le devenir de la société. C’est une gageure que de s’adapter à des changements toujours plus contraignants pour permettre de conduire au progrès.

Merci beaucoup Frank pour tous ces éléments sur le thème recherche académique et changement  !

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Contribuer au changement

DRH et changement, un rôle spécifique ?

Apports de la DRH et changement dans l’entreprise

Illustration RH et changement

 

Mon billet de la semaine ouvre – je l’espère – une série d’articles sur le rôle des grandes directions fonctionnelles de l’entreprise dans les projets de changement : DRH, DAF, DSI…

Rôle des RH suivant leur place au sein de la structure projet

En s’inscrivant dans une approche très opérationnelle, on peut considérer le rôle des Ressources Humaines selon leur place au sein de la structure projet :
responsable d’un projet de changement,  un collaborateur/une collaboratrice en poste au sein de la Direction des Ressources Humaines est nommé(e) chef de projet,
participant(e) à un projet,  la DRH est représentée au comité de pilotage ou dans des groupes de travail.

La responsabilité d’un projet de changement confiée à un représentant de la DRH revient à la situation « classique » d’un chef de projet qui doit porter le changement dans sa globalité, et non pas seulement sous le seul angle de sa direction d’origine. Je m’intéresserai donc au second cas, celui où le représentant de la DRH est membre d’un comité de pilotage ou d’un groupe de travail. Dans ce cas, le chef de projet et les autres membres de l’équipe projet attendent de lui de prendre en charge ou de contribuer à des sujets couvrant le champ des RH. Suivant la répartition des acteurs pour chaque tâche, il pourra prendre le rôle de responsable, acteur, contributeur ou simple informé (cf. matrice RACI).

Les attentes spécifiques du chef de projet et de l’équipe projet envers le représentant de la DRH porteront sur :
– la conformité du changement aux différents aspects RH : le respect du cadre législatif et réglementaire, l’éthique, les démarches auprès des Instances Représentatives du Personnel.
– la cohérence du projet par rapport aux autres projets connus de la DRH. Le chef de projet peut ne pas avoir connaissance des projets déjà identifiés au sein de la  DRH.
– l’intégration du projet de changement à la Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences.
– l’intégration du projet au Système d’Information des Ressources Humaines.
– la prise en compte du projet dans les budgets relevant de la RH (formation).
– la planification et l’organisation des actions de formation.

Le chef de projet attend également du représentant de la fonction RH :
– une participation active aux instances dont il est membre,
– un partage de toutes les informations d’origine RH utiles au projet de changement,
– un conseil du chef de projet sur les aspects « humains » et la gestion du temps du changement, aux niveaux individuel et collectif.

Contribution des RH à la capacité de changer de l’entreprise

L’action des RH au changement dans l’entreprise ne s’arrête pas à leur contribution directe à des projets de changement. Il me semble que les RH peuvent participer à l’amélioration de la capacité à changer de l’entreprise par :
– une gestion des carrières proposant des parcours diversifiés, reconnaissant le métier de responsable de projet, identifiant les compétences et le savoir-être nécessaires aux acteurs du changement,
– une veille active et une réflexion approfondie sur les transformations touchant les entreprises. Quid des RH et de la transformation numérique, par exemple ?
– l’intégration du changement dans les actions de formation, notamment celles des managers.

A l’opposé, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur les actions qui peuvent aller à l’encontre du renforcement de la capacité à changer de l’entreprise dans le billet intitulé Changement et clonage.

Et vous, qu’attendez-vous des RH en matière de changement dans l’entreprise ?

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Comprendre le changement

Le changement n’est plus ce qu’il était

Le changement lui-même n’y échappe pas : le changement change !

Le changement agile : se transformer rapidement et durablement

David Autissier, créateur de la chaire sur le changement à l’ESSEC et Jean-Michel Moutot ont publié un livre intitulé « Le changement agile« .

 

Changement agile, janvier 2016

Agile, un mot que l’on entend et lit partout…Attention à ne pas re-devenir singe…;-)
Ma fierté de blogueuse m’oblige à confier que j’avais rédigé cet article avant le « contrat agile » !

Le changement lui aussi change

Il était une fois le changement, l’heureux temps où le changement était la façon de passer d’un état stable à un autre état stable mais ce temps là n’est plus. Aujourd’hui le changement est un état permanent, une manière de vivre et de penser hors du cadre. La situation ordinaire de l’organisation devient celle du mouvement et le changement est alors permanent.

Autrefois la destination du changement était posée comme connue et la conduite du changement consistait à dire « voilà ce qui va se passer » dans une approche top-down. Aujourd’hui la destination est co-construite, chemin faisant et la conduite du changement relève de l’expérientiel et d’échanges horizontaux via des RSE (Réseau Social d’Entreprise).

La conduite du changement change elle aussi : il ne s’agit plus d’accompagner un changement mais de développer la capacité à changer des personnes et des groupes en leur faisant vivre une expérience de changement au travers de dispositifs expérentiels.

Le changement agile : définir, expérimenter et ancrer

Les auteurs proposent une méthode en 3 phases où l’expérimentation est clé et a pour objectif de développer l’intelligence collective. La phase d’ancrage porte sur l’ensemble des projets au service de la transformation globale de l’entreprise au travers d’un tableau de bord de la transformation à 5 ans et de l’analyse de la capacité à changer de l’organisation et des individus la composant.

Les auteurs ont l’intelligence de préciser que cette méthode n’a pas pour but de remplacer la méthode instrumentale qui serait devenue obsolète mais plutôt de venir proposer une autre façon de faire, laissant au responsable du projet la décision de choisir telle ou telle méthode, en fonction de la nature du projet ou de l’organisation.

Dans la dernière partie de l’ouvrage « Le changement agile », David Autissier et Jean-Michel Moutot présentent 10 outils pour appliquer la méthode proposée, ainsi que quelques exemples de changement agile pratiqués chez EDF, SNCF, Société Générale ou Covéa.

Alors que le sous-titre du livre annonce « changer rapidement et durablement », il ne m’a pas semblé trouver d’éléments de réponse probants quant à la rapidité du changement. Quant au durablement, il faudra le demander aux entreprises citées dans le livre…

Une question pour terminer ce billet : pratiquez-vous le changement « agile » dans votre entreprise ?

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Contribuer au changement

Changement et clonage

Discours sur le changement, pratique du clonage

Illustration article changement et clonage

Court billet qui – je l’espère – ne fâchera pas trop les RH de France et de Navarre…
Nous avons tous nos contradictions alors permettez-moi de pointer ce qui me semble en être une belle du côté des recruteurs…

Discours sur le changement

Capacité au changement, flexibilité, innovation disruptive, transformation deviennent des antiennes du discours d’entreprise, reprises en choeur par tous, y compris les responsables des Ressources Humaines. Pourtant, quand il s’agit de choisir les personnes qui seront en charge de piloter ce changement ou « simplement » de vivre et manager ce changement au quotidien on se met à chercher des personnes qui ont déjà fait la même chose. Si possible dans le même secteur. Mieux encore plusieurs fois au cours de leur parcours professionnel. Des personnes dont le parcours montre donc leur expertise dans un domaine ou un secteur… mais quid de leur capacité à comprendre (= prendre en soi) un changement, innover dans la résolution de problèmes, réfléchir hors cadre, créer de la valeur ?

Comme le dit si bien Michel Serres, pour inventer et créer, il faut savoir zigzaguer et privilégier les bifurcations.

Pour mesurer la capacité du candidat à aborder le changement, il est indispensable d’analyser les zigzags et bifurcations des expériences professionnelles. Traduisent-elles une envie de se confronter aux nouvelles technologies ? à de nouveaux marchés ? à de nouvelles réglementations ? aux innovations du marché ? Quelles sont les compétences et le savoir-être développés par le candidat/la candidate pour aborder la diversité de ces changements et avoir pu mener à bien ses réalisations ?

L’innovation disruptive ne saurait se contenter de personnes expertes et habiles au copier/coller d’une situation à l’autre. Le copier/coller ne crée pas la valeur aujourd’hui exigée par le marché.

Besoin de se rassurer

Illustration de l'article Changement et clonage

Alors pourquoi choisir un candidat pour sa capacité à refaire ce qu’il a déjà fait dans un cadre similaire ?

Le recruteur craint de ne pas prendre le « bon candidat » et a besoin de se rassurer. Quoi de mieux que de pouvoir justifier de son choix de candidat par « Il l’a déjà fait dans le même secteur et plusieurs fois. » ?

Je crois que ce raisonnement reste efficace pour nombre de postes d’experts mais devient de moins en moins pertinent pour les postes relevant du changement, où la transformation est au coeur de la fonction, en fait sa raison d’être. Plutôt que de s’assurer que le candidat/la candidate a déjà fait ce qui lui est demandé, il s’agit de s’assurer que le candidat a l’appétence et la capacité à faire ce qu’il n’a pas déjà fait, que le candidat ne se contente pas de refaire ce qu’il sait faire. Si j’osais une comparaison triviale je dirais : c’est la différence entre un cuisinier qui refait toujours ses recettes préférées où il excelle et le cuisinier qui se risque à essayer, voire créer des nouvelles recettes. Une autre approche des choses…

Illustrations : Where the tides ebb and flow, pour la COP 21, Parc Montsouris, Paris.

 

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Comprendre le changement

Portrait chinois du changement

Quelle est la couleur du changement ?

Pour fêter les 3 mois d’existence de mon blog et ses 14 articles, je vous propose de jouer au portrait chinois du changement !

Ilustration portrait chinois changement

Les questions du portrait chinois sur le changement

Jouez et remplissez le formulaire ci-dessous :


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Quelques réponses

Sur un échantillon non représentatif de 11 personnes, j’ai été frappée par la diversité et la richesse des réponses. Aucune des personnes interrogées n’a cité la peur comme émotion/sentiment. Quel soulagement pour la directrice de projet que je suis ! 😉

On retrouve aussi des zones de convergence : autour des odeurs, celle du culinaire, y compris le brûlé mais aussi autour des couleurs, le vert ayant reçu plusieurs suffrages. Le vert est par ailleurs la couleur de la créativité dans la méthode des six chapeaux. Et celui de l’espoir…Ce n’est sans doute pas un hasard !

Les réponses à la marque commerciale n’ont pas été réduites à une certaine pomme et c’est tant mieux !

Enfin, analysées à l’horizontale (par question) ou à la verticale (par personne), les réponses reflètent bien la complexité et les ambivalences portées par le changement…

Le changement

Une couleur
orange violet vert vert vert
Un animal
chenille/papillon blaireau fourmi phasme papillon
Emotion/sentiment
amour ingratitude persévérance insouciance confiance
Pays/ville
USA Lille Californie – Silicon Valley Manaus Istanbul
Odeur
odeurs de cuisine levure cramée du pain frais clou de girofle inodore
Série TV/film
24 les chti Retour vers le futur Alexandre le bienheureux Breaking bad
Marque commerciale
Sony Carambar La Poste Figolu Apple

La suite des réponses

Une couleur
celle du temps jaune bleu violet bleu vert
Un animal
caméléon chat furet chat aigle papillon
Emotion/sentiment
amusement amitié joie tourment joie colère
Pays/ville
Shanghai France Tokyo Islande Paris USA
Odeur
marine garrigue chèvrefeuille odeur de brûlé odeur de la nature odeur de poubelle
Série TV/film
Mask Un poisson nommé Wanda Apocalypse Now Arsène Lupin The Lady Soleil vert
Marque commerciale
Apple Body Shop Bic Swatch Adidas Microsoft

Ilustrations : FIAC hors les murs 2015, Jardin des Plantes

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Billets d'humeur

Changement, transformation, innovation…le tout disruptif SVP !

 

Les mots pour le dire

L’innovation disruptive, c’est avant tout une façon de définir le processus de transformation d’un marché. La disruption change un marché non pas avec un meilleur produit – c’est le rôle de l’innovation pure – , mais en l’ouvrant au plus grand nombre. »


Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire viennent aisément. »

Suivons donc le propos de Monsieur Boileau et essayons d’y voir un peu plus clair dans le jargon de l’entreprise relatif aux…trucs qui bougent

Dans la langue française, changement, innovation et transformation sont des synonymes. Pourtant, le jargon de l’entreprise semble introduire entre ces termes des nuances, des subtilités, voire une hiérarchie qui méritent un petit éclairage…dont le caractère particulièrement subjectif et quelque peu malicieux n’échappera pas au lecteur attentif…;-)

Innovation

« Changer par esprit et désir de nouveauté », la définition du verbe innover par le Littré m’a paru bien correspondre au jargon managérial qui semble plus souvent appliquer le terme innovation au marché, aux clients de l’entreprise (« un produit innovant ») et moins directement au fonctionnement de l’entreprise, pour lequel on utilisera plus aisément les termes de transformation et changement.

Innovation comprend aussi une notion de rupture que l’on ne retrouve pas dans le terme de transformation.

Trans-formation

Il s’agit de changer de forme, de passer d’une forme à une autre, en réutilisant l’existant.

S’agirait-il d’un changement de forme sans changement de fond ? 😉

Changement

Action de céder une chose pour une autre, prendre en échange mais aussi devenir autre. Il y a de l’abandon dans le changement, ce qui peut s’avérer douloureux.

Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge (Sir Winston Churchill)

Il me semble que le terme changement tend aujourd’hui à être supplanté par celui de transformation dans le jargon managérial. La Harvard Business Review a publié en janvier 2015 un article très sérieux intitulé « We still don’t know the difference between change and transformation« . L’auteur de l’article y défend l’idée que le changement relève de la mise en place de modifications généralement bien délimitées alors que la transformation porterait sur un mouvement plus global, profond et vaste, aux implications transverses. La transformation serait aussi plus risquée que le changement. Enfin, le résultat attendu par le changement serait clair, facilement descriptible alors que le résultat attendu de la transformation garderait une part d’inconnu.

Illustration pour l'article transformation

Qu’il s’agisse de piloter le changement, la transformation ou l’innovation il faudra un responsable de projet ! Je vous invite ainsi à découvrir une espèce à protéger : « The cult of the heroic project manager ».

Last but not least…Disruptif

Définition du Petit Robert : Electricité. Qui éclate. Décharge disruptive, produisant une étincelle qui dissipe une grande partie de l’énergie accumulée.

Je vous laisse également apprécier la définition qui apparaît en haut de page d’une recherche Web :
« Qui transperce un isolant en désorganisant sa structure mécanique et chimique, momentanément ou définitivement. Perturbateur, perturbant. »

De l’autre côté de la Manche, le Robert & Collins nous indique :
disruptive : [child, behaviour] perturbateur. To be a disruptive influence : avoir une influence perturbatrice.
To disrupt voulant dire perturber, déranger, semer la confusion ou interrompre. Il y a là désorganisation.

Illustration de l'article Changement, transformation, innovation...le tout disruptif SVP !

Pourtant, voilà l’usage qui est fait aujourd’hui du substantif disruption, à l’initiative d’un professeur de Harvard, celui que certains appellent le pape de l’innovation disruptive : « L’innovation disruptive, c’est avant tout une façon de définir le processus de transformation d’un marché. La disruption change un marché non pas avec un meilleur produit – c’est le rôle de l’innovation pure – , mais en l’ouvrant au plus grand nombre. » Plus encore  » Notre époque pourrait, devrait même, être encore plus disruptive. » Ces propos sont extraits d’un article de La Tribune paru le 10 mars 2014.

Vous ne manquerez pas d’observer l’habileté remarquable à utiliser les mots changer, transformation, innovation, disruptif en deux phrases. Je m’interroge également sur cette façon d’appeler de ses vœux une époque encore plus perturbante, dérangeante…toutefois sans le dire.

En guise de résumé quelque peu impertinent

En utilisant changement, vous jouez la sécurité. Pas de risque de vous tromper. Mais certains pourront trouver que vous jouez petit bras.

Transformation, en particulier quand ce substantif est suivi de « digitale », vous assure à coup sûr de faire mouche. Mais il vous faut cependant vérifier que votre interlocuteur entend bien la même chose que vous sous ce vocable.

Innovation est à recommander si vous voulez montrer la dimension marketing et créative de votre approche.

En précisant disruptif, vous montrez que vous vous tenez au courant des évolutions de langage et que votre propos doit être pris au sérieux !

Enfin, en cas de doute, faites à nouveau appel à Boileau…

J’appelle un chat un chat et Rollet un fripon. »

Illustration article changement, innovation, transformation et disruptif

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Contribuer au changement

Courage et changement

Passerelle dans le brouillard
Au-dessus du glacier du Mont Titlis (Suisse)

Peur, courage et changement

Août 2013. 3 000 m au-dessus du plancher des vaches suisses. En-dessous, que du blanc. Devant, que du blanc. Et la passerelle qui bouge sous mes pieds…Je me suis dit « Bah, c’est suisse, c’est solide. Et puis au loin j’aperçois des silhouettes de touristes japonais…Allez, j’y vais ! »

La route du changement, c’est parfois un peu comme la passerelle au-dessus du glacier suisse par mauvais temps…On nous dit que ça va être génial mais on y voit rien, ni en-dessous, ni devant, ni sur les côtés. Pas la place pour faire demi-tour. Le « sol » qui se dérobe sous nos pas…et cette passerelle au fait, elle fait 50 m ou 5 km ?

Que cela nous plaise ou non, le chemin vers le changement va nous faire croiser peur et courage. Les nôtres et celles des autres.

J’ai cherché « peur changement » dans un moteur de recherche bien connu et ai obtenu « environ 21 300 000 résultats ».
J’ai ensuite cherché « courage changement » dans le même moteur de recherche et le verdict est tombé « environ 10 500 000 résultats ».
2 fois plus de peur que de courage associé au changement  ! Nous voilà bien ! 🙁

La peur est indissociable du courage. La peur peut empêcher le courage de survenir mais elle est aussi présente dans l’acte courageux qui décide de dépasser cette peur.

Le courage, une nécessité ?

« Le coût de la lâcheté est bien supérieur à celui du courage« . Cette petite phrase de Cynthia Fleury, auteur de La fin du courage, me plaît bien et me semble fort justement s’appliquer au courage nécessaire au changement en entreprise.

Il ne s’agit certes pas de maîtriser un homme armé dans le compartiment d’un Thalys de retour d’Amsterdam, de s’opposer comme Giordano Bruno ou de se battre comme la résistante Madeleine Riffaud mais « simplement » de ne pas se laisser dominer par le code non dit du « pas de vague » dominant largement dans le monde du travail.

Le courage, c’est accepter de sortir du rang pour dire qu’autre chose est possible et refuser ainsi la situation présentée comme contrainte à laquelle on ne peut rien, ou pire que chacun a déjà acceptée.

Le courage, c’est manifester sa volonté et aussi ne pas reporter sur les autres ce qu’il y a à faire. Le courage ne se délègue pas, ni ne se décale dans le temps.

Le courage est également le refus du cynisme.

Celui qui est courageux n’ignore pas pour autant la peur (sinon ce ne serait qu’un « inconscient ») mais il considère qu’aller au-delà de cette peur importe pour un bien, une vision plus grande. Celui qui est courageux sait le coût du non-courage…

On voit ainsi les liens qui unissent courage et changement.

Que serait un changement sans courage ?…

Du courage à chaque étape du projet de changement

  • Fixer des objectifs et des délais ambitieux et raisonnables

Fixer des objectifs irréalistes conduit à une démotivation des acteurs qui jugent alors le projet non crédible…avant même qu’il n’ait commencé.

  • Participer « activement » aux instances dont on est membre

Ne pas aller dans le sens du vent, laisser faire, ni s’opposer systématiquement sans apport autre que la critique négative, mais apporter une réelle contribution au groupe, à l’instance de travail ou de pilotage sur la base de ses connaissances et compétences. Avoir le courage d’apporter sa pierre à l’édifice.

Il y a plusieurs années j’avais suivi une formation sur l’animation des réunions. Un participant avait demandé au formateur « Et si, en tant que simple participant, je constate que l’animateur n’est pas bon dans son animation de la réunion, que faire ? » Réponse immédiate du formateur « Alors, il est de votre responsabilité de participant d’aider l’animateur ! ».

  • Prendre en compte les résistances

Eh non ! Tout le monde n’est pas heu-reux à l’idée du prochain changement…En tant que responsable de projet, il vous faut le prendre en compte. Ne pas faire comme si les résistances n’existaient pas, ne pas s’y « soumettre » non plus. Les prendre en compte comme quelque chose faisant partie intégrante du projet, sans pour autant se laisser détourner de votre responsabilité : faire aboutir le projet.

  • Accepter les conflits

Ne pas fuir les conflits, ne pas les favoriser non plus ! Mais s’ils adviennent, les gérer en sachant remettre la règle au centre.

  • Penser le temps

Ne pas réagir uniquement dans le temps de l’immédiateté mais intégrer ce que certains appellent le temps long.

  • Faire un bilan de projet honnête

Ne pas réduire le bilan de projet a un acte de congratulations et flatteries en tous genres. Il sera beaucoup plus profitable de mettre en avant les réalisations et de proposer des enseignements, des « leçons à tirer » des points qui ont moins bien marché.

Si les objectifs ont changé 5 fois au cours du projet et que le projet est conforme aux derniers objectifs fixés, dire que le projet a rempli ses objectifs sans mentionner l’évolution par rapport aux objectifs initiaux ne contribuera pas à l’image de rigueur et honnêteté dont vous avez besoin en tant que responsable de projet 😉

  • Accepter le changement

Courage d’accepter un changement décidé par d’autres, une transformation pensée et mise en oeuvre par d’autres.

 

Enfin, n’oubliez pas : « Le coût de la lâcheté est bien supérieur à celui du courage » !…

Je ne développe pas ces différents thèmes qui pourront faire l’objet de prochains articles sur ce blog.

Et vous ?

Vous souvenez-vous d’une décision qui dans un premier temps vous a demandé du courage et dans un second temps vous a apporté une grande satisfaction personnelle ?

Avez-vous gardé un regret ou une déception d’une décision courageuse ?

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Comprendre le changement

L’enseignement du changement

Apprendre le changement

A l’approche de la rentrée des classes je cède bien volontiers à l’actualité pour vous proposer quelques éléments sur l’enseignement et l’apprentissage du changement.

Certains d’entre vous seront peut-être surpris de découvrir que le changement est une matière qui s’enseigne et s’apprend. Eh oui, le changement ça s’apprend ! Comme nous le rappelle l’ouvrage de Christophe Faurie.

Quelques exemples d’enseignement du « changement en entreprise »

Je ne m’étendrai pas sur les offres de formation concernant la « conduite du changement » thème qui fera l’objet de prochains billets de ma part, sachant que l’enseignement du changement va au-delà de l’apprentissage de la stricte « conduite du changement », qui regroupe plusieurs outils et techniques bien connus des responsables de projet.

L’ESSEC s’est dotée d’une chaire sur le changement, présentée comme une « chaire de recherches pour penser et réussir le changement »,  dirigée par Jean-Marie Peretti et David Autissier, qui enseigne également à l’UPEC (Université Paris-Est Créteil) et a publié différents ouvrages sur le thème du changement.
Dans ses programmes de formation continue destinés aux « executives », l’ESCP propose un module intitulé « Piloter le changement ». L’ESCP inclut aussi une approche du changement dans son STEGE Pilotage de la performance (contrôle de gestion). Dans ce cadre, j’ai ainsi eu la chance de bénéficier du cours de Françoise Giraud sur « Pilotage et changement », en juillet 2013.

Enfin, je signale l’approche originale du cabinet conseil et organisme de formation Skill & Service qui propose différentes formations en conduite du changement.

Cette liste est loin d’être exhaustive mais reprend quelques exemples significatifs de ce que peut recouvrir l’enseignement du changement aujourd’hui en France, avec une orientation « changement en entreprise », en formation initiale ou continue.

N’hésitez pas à partager d’autres exemples de formation en laissant vos commentaires sur cet article.

Mais pourquoi faudrait-il donc apprendre le changement ?

Chacun vit des changements. Sur son lieu de travail et ailleurs. Apprendre le changement ou la transformation devrait permettre de ne pas être déstabilisé par son propre vécu de la courbe d’apprentissage du changement, le temps nécessaire pour s’approprier la transformation. Dit autrement, un homme averti en vaut deux !

Pour ceux qui décident du changement, voire le décrètent, il est essentiel de comprendre que décider n’est pas changer. La décision ne suffit pas pour faire le changement. Pour la plupart des fumeurs, décider d’arrêter de fumer n’est pas arrêter de fumer.

Pour ceux  qui ont la responsabilité de piloter le changement de sa conception à sa mise en oeuvre, les responsables de projet, l’enseignement du changement fait pleinement partie de l’apprentissage de leur métier, de l’acquisition de leurs compétences. En particulier, apprendre le changement est nécessaire pour appréhender au mieux les résistances auxquelles le responsable de projet se heurtera tout au long du projet.

Toujours pas convaincu de l’intérêt d’apprendre le changement ? Alors laissez vite votre commentaire !…

Doudou perdu au Carreau du Temple

Un peu perdu face au changement ? 😉

Que peut-on attendre d’une formation au changement ?

L’enseignement du changement comprend généralement :

  • des références sur la nature du changement (d’Aristote à Kurt Lewin…)
  • la structuration du projet de changement en différentes étapes à respecter par le responsable du projet
  • des outils et techniques à l’usage du chef de projet (de la carte des alliés à la courbe d’apprentissage du changement en passant par le kit de communication)

A tous ces éléments indispensables pour piloter le changement, j’aimerais aussi que les formations au changement en entreprise ajoutent une invitation à la réflexion permettant à chaque apprenant de mieux connaître ses atouts personnels et ses propres axes d’amélioration pour aborder les changements et enrichir sa propre contribution en tant qu’acteur du changement, au travers de thèmes tels que :

  • Les différents temps du changement
  • Qu’est-ce qu’un changement réussi ? (pas si évident qu’il n’y paraît…)
  • Stratégies personnelles et changement
  • Décision et changement
  • Courage et changement

Comptez sur moi, je reviendrai sur ces thèmes qui me sont chers dans de prochains articles ! 🙂

Et vous ?

Et vous, avez-vous déjà suivi une formation au changement ? Qu’en avez-vous retiré pour votre activité professionnelle ?

Vous est-il déjà arrivé de regretter de ne pas avoir suivi de formation au changement ?

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Billets d'humeur

Changement climatique : un hippopotame à Paris !

changement climatique, hippopotame du Nil sur la Seine

Changement climatique oblige, l’hippopotame du Nil arrive sur la Seine !
Clin d’oeil à Paris Plages 2015 où Le Louvre organise une présentation sur le thème du Nil. L’hippopotame bleu du Nil y figure donc en bonne place.

Mon imagination portée vers le changement, le chaud soleil d’août aidant, la perspective de COP21 à Paris et me voici à rêver (cauchemarder ?) de l’hippopotame bleu du Nil adoptant la Seine, dans la foulée d’un changement climatique radical !

Vous me direz : mais quel est le rapport avec le changement en entreprise ?
Eh bien disons qu’au mois d’août, l’esprit vagabonde et va chercher d’autres sources de transformation…