Si selon Descartes le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, il ne semble pas en être de même de l’aptitude au changement.
Plusieurs media ont récemment fait état du rapport de M. Jean-Paul Faugère, Président des jurys de l’ENA. Les journalistes ont notamment relevé les passages du rapport sur les concours 2015 faisant état :
– du goût des étudiants pour les écrans de fumée quand ils ne savent pas répondre,
– de leur tendance à se contenter de pensées et de références stéréotypées,
– de leur propension à utiliser tous les mêmes formules.
– du conformisme répétitif de certaines copies.
Le rapport indique : « Souvent soucieux de ne froisser personne, d’être politiquement correct, mal à l’aise dès qu’il s’agit d’émettre un jugement, timide face à un quelconque engagement, le candidat moyen semble chercher à passer partout”.
La lecture du rapport de l’ENA m’a également appris que l’épreuve d’économie du concours interne portait sur le thème du soutien à l’innovation et que les jurys regrettaient que beaucoup de devoirs :
– ne définissent pas le concept d’innovation et le plus souvent ne distinguent pas innovation publique et innovation privée.
– se privent d’une approche personnelle, faisant montre de recul par rapport au sujet. Le rapport rappelle que « L’ENA n’a pas vocation à recruter de simples observateurs, fussent-ils cultivés, mais des personnalités imaginatives capables de s’engager et de convaincre. »
Ces descriptions – quelque peu inquiétantes – m’ont amenée à m’interroger sur l’aptitude au changement ou les aptitudes au changement.
Une approche de l’aptitude au changement
Je m’intéresse ici plus particulièrement à l’aptitude à piloter le changement en entreprise.
Le goût de créer, d’innover
Le courage
L’envie de réfléchir, remettre en question
La maîtrise de ses peurs
L’envie de faire ensemble
L’humilité et l’ambition pour le projet de changement
L’envie de s’engager
L’art d’influencer, de convaincre
Créer une vision partagée
Accepter l’incertitude
Donner sens et cohérence
Liste à compléter ! N’hésitez pas à laisser en commentaire vos propres conclusions sur l’aptitude au changement.
L’anti-aptitude au changement
Eh bien…relisez les commentaires du rapport de M. Faugère sur les candidats à l’ENA et vous aurez une bonne idée de ce qu’il ne faut pas être quand on est en charge de piloter le changement…
2 réponses sur « L’aptitude au changement n’est pas la chose du monde la mieux partagée »
Et s’il était temps de faire ce dont on parle depuis longtemps ? … Supprimer l’ENA …
[…] Si les aptitudes au changement ne sont pas la chose du monde la mieux partagée, les réfractaires au changement sont bien présents partout ! Ils ne relèvent pas d’une catégorie, syndicats vs patrons, chômeurs vs salariés, jeunes vs vieux, « derniers dinosaures » vs « réformateurs jusqu’au bout ». Attention à ne pas rejouer encore et encore la querelle des Anciens et des Modernes ! […]